Il y a trois ans, Jessica Troisfontaine était avocate en droit des affaires. Un métier prestigieux qui force l’admiration de beaucoup, mais dans lequel elle ne s’épanouit pas. Un jour, elle trouve la force de s’avouer cette vérité difficile à prononcer et démissionne pour poursuivre la carrière qui lui correspond vraiment : celle de créatrice de mode. « J’ai commencé avec des combinaisons car c’était vraiment mon produit fétiche, se souvient-elle, mais aussi parce que, n’étant pas styliste, je préférais lancer une marque experte de quelque chose plutôt que de partir dans tous les sens et faire du travail médiocre ». Son concept : proposer une combinaison différente pour chaque jour de la semaine et assurer confort et élégance à sa propriétaire. Le discours de la marque est dans l’air du temps, entre engagement féministe et ondes feel good, poussant les femmes à « prendre le pouvoir » en s’assumant et s’aimant telles qu’elles sont. Dans cette démarche, Jessica Troisfontaine a lancé quasi simultanément le podcast « Septem Club », dans lequel elle invite des femmes aux parcours inspirants à se raconter.
Du rêve à la réalité
Trois ans ont passé depuis le lancement de la griffe parisienne et sa fondatrice se sent enfin légitime dans son rôle de designer. Aux combinaisons signatures s’ajoutent désormais quelques vestes, robes, t-shirts et pantalons. « Je me suis rendu compte que tout le monde n’avait pas envie de s’habiller en combinaison tous les jours (rire). J’ai commencé à introduire des vestes, car c’est ce qui vient compléter notre pièce phare, puis j’ai élargi le vestiaire. Mais le cœur de Septem restera toujours les combinaisons. En revanche, je vois bien que les consommatrices sont en demande puisque, en ce moment, parmi nos trois best sellers se trouvent deux combinaisons et la veste saharienne ». Chaque saison, les iconiques sont reconduits dans des coloris signatures et temporaires tandis que des nouveautés viennent dessiner la collection du moment.
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— Hopkins Nursing Mon Jan 20 17:00:01 +0000 2020
Pour le printemps, l’heure est aux célébrations. D’abord, avec trois combi-pantalons de fête, travaillées dans des matériaux nobles et précieux. « J’ai été cherché des tissus vraiment exceptionnels que je n’ai pas l’habitude d’utiliser car trop onéreux. Je me suis dit que c’était l’occasion d’aller un peu plus loin, mais j’en ai fait très peu car je ne sais pas comment la cliente va réagir. La plus chère des trois est à 430 euros alors que ma fourchette de prix se situe normalement autour de 250 et 350 euros ». Puis, la ligne « Trois Printemps », qui retrace l’histoire de la griffe en trois temps. « La première partie s’intéresse à la notion d’élégance, avec beaucoup de bleu marine et de coupes intemporelles, ce qui définit vraiment le style Septem depuis ses débuts. La deuxième renvoie à un aspect plus sexy, ce sont des pièces que l’on porte davantage pour sortir, ce qui est arrivé dans un second temps. La dernière, c’est l’engagement, ce qui est assez récent. Aujourd’hui, on parle beaucoup d’engagement, mais finalement, ça veut tout et rien dire. Depuis le début, celui envers les femmes est une priorité, mais l’aspect responsabilité au niveau des matières choisies n’a pas toujours été présent ».
Sur le plan écologique, Jessica Troisfontaines ne cache pas qu’elle a encore des progrès à faire. « En tant que jeune marque, c’est très compliqué d’avoir accès à des tissus 100% responsables. C’est quelque chose sur lequel on travaille, mais ça va prendre du temps. La très grande majorité des fournisseurs ne propose pas d’alternatives éco-responsables et lorsqu’on en trouve, ce sont des quantités gigantesques qu’en tant que petite griffe de mode, on n’a pas forcément les moyens d’acheter. Ça fait des mois que je cherche et j’ai enfin trouvé des pistes intéressantes, mais c’est un travail de titan. Pour le moment, 1/3 de la collection est conçue dans des matériaux respectueux de l’environnement, le but étant de nous améliorer de collection en collection ».
Trois ans après le lancement de Septem, l’objectif reste le même : continuer à encourager les femmes à se sentir forte et bien dans leur peau. « Souvent, lorsqu’on parle de force, on pense à un côté un peu bulldozer, presque agressif, déplore la créatrice. À mes yeux, une femme forte est une femme qui assume ses choix et ses envies. Ça ne signifie pas que l’on est invincible et qu’on n’a pas des moments de doutes ou de coups de blues, mais qu’on ne les laissera pas nous définir ». Longue vie à Septem !