Dana Virin, Miss Réunion: "I support the emancipation of women"

Paris Match. Où avez-vous grandi ?Miss Réunion Dana Virin . J’ai grandi à Sainte-Suzanne, dans le nord-est de la Réunion. C’est une petite commune de 24 000 habitants où il fait bon vivre. Notre maison familiale est isolée, il n’y a pas de voisinage. Je m’amusais dans le jardin avec nos animaux. Nous avions également l’habitude d’aller à la Cascade Niagara, lieu emblématique de l’île plein d’énergie qui se trouve à deux pas de chez nous.

Parlez-nous de votre région : pourquoi êtes-vous fière de la représenter ?On appelle ma région «l'Île Intense». Il existe une diversité exceptionnelle en terme de nature et paysages. Imaginez-vous un lever de soleil au Piton des Neiges à plus de 3000 m d’altitude, une excursion dans un tunnel de laves, un bon rougail saucisses au déjeuner et un coucher de soleil dans la même journée, c’est beau non ? Outre cela, je suis fière de faire partie d’une population où le vivre-ensemble est un pilier. A la Réunion tout le monde fête Noël, le nouvel an chinois, l’Aïd, la fête de la lumière appelée Dipavali chez les indiens de l’île... qu’importe nos croyances et nos convictions. Les Réunionnais sont chaleureux et c’est notre force.

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Quelles études poursuivez-vous et quel métier rêvez-vous de faire ?Je suis titulaire d'un master en monnaie banque finance et assurance, que j’ai obtenu récemment. Je viens également de signer un contrat de travail en tant que chargée d’affaires professionnelles au sein d’une entité bancaire. Dans quelques années je souhaiterai devenir manager dans le secteur bancaire et pouvoir enseigner en parallèle à l’université. C’est pourquoi je compte entamer d’ici peu un doctorat en économie-finance.

Quelles sont vos passions ?J’adore cuisiner. La cuisine est une forme d'art dans ma famille. Elle anime notre quotidien et depuis que je suis petite j’ai l’habitude d’aider ma mère dans la confection de ses mets. Parfois on y passe tellement de temps que cela peut durer toute une journée. Mais à la fin, croyez-moi que je pourrais tous vous inviter ! Concernant le sport, j’ai pratiqué du karaté jusqu’à mon adolescence, et je fais actuellement du fitness et de la musculation.

Comment ont réagi vos proches lorsque vous leur avez annoncé que vous vous inscriviez à un concours de Miss ?C’était le comble pour mes parents. J’ai grandi dans une famille très traditionnelle, et mon père n’a jamais été d’accord à l’idée que je puisse un jour m’inscrire à un concours de Miss, même si je lui exprimais clairement mes ambitions dès mon plus jeune âge. Ils avaient d’autres projets pour moi. Le jour du casting j’ai dit à ma mère que j’allais «prendre des informations». Quand j’ai été sélectionnée, elle était furieuse et voulais que je décline ma candidature car je terminais au même moment mon master. Selon elle, combiner les deux n’était pas concevable. Mon père a su que je m’étais présentée lors de mon passage à la télévision. Sa réaction a été épique ! C’était une motivation supplémentaire pour que je me surpasse. Au final, j’ai défilé aux bras de mon père lors du traditionnel tableau des robes de mariées. Aujourd’hui c’est le plus fier, et c’est magique. J’en suis très fière, puisque cela a renforcé nos liens familiaux. Ma famille s’était un peu renfermée depuis le décès de mon oncle et de ma grand-mère il y a peu, je leur ai apporté un peu de joie. Mes oncles et mes tantes seront également là pour me soutenir le 11 décembre.

Pourquoi souhaitez-vous devenir Miss France ?Aujourd’hui être Miss ne se réduit plus au simple fait d’être belle. C’est une femme, une voix, des messages et de l’amour à transmettre. J’aime le contact humain et si je deviens Miss France, je placerai cette année sous le signe de l’échange, du partage et de la proximité avec tous les Français et au-delà. Ce serait une chance inouïe d’aller à la rencontre des Français, d’écouter leurs histoires et anecdotes, de rencontrer des personnes d’horizons différents. Enfin, je serais honorée d’être l’ambassadrice d’un aussi beau pays qui prône ces valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité que l’on chérit tant en France.

Dana Virin, Miss Réunion : «Je soutiens l'émancipation des femmes»

D’après vous, quel est le rôle de Miss France dans la société aujourd’hui ?Dans la société d’aujourd’hui Miss France reste une personnalité publique et influente dans toutes les générations. Il y a une grande communauté qui suit Miss France tout au long de son règne et au-delà. Beaucoup de personnes se reconnaissent en elle. Elle inspire par son élégance, sa bienveillance, sa bienfaisance... Par maladresse certains l’associent à une jeune femme qui n’a ni convictions ni ambitions. Pourtant, Miss France est une vraie ambassadrice. On le voit d’ailleurs, chaque Miss France continue à avoir des engagements et soutenir des causes nobles, qu’elles soient humanitaires ou solidaires. Outre ses engagements, les Miss France ont des chemins exemplaires, tant dans leur parcours universitaire que professionnel (médecin, entrepreneuses, journalistes...) qui font rêver plus d’un. Nécessairement, elle a donc un rôle positif sur le monde de demain.

Quelle Miss France vous a marquée et pourquoi ?Chaque Miss France a une particularité qui la représente. J’ai été particulièrement marquée par Valérie Bègue non seulement parce qu’elle est Réunionnaise mais parce qu’elle a su garder son authenticité et son humilité. Elle est malgré tout restée simple, proche de son public et n’a jamais oublié d’où elle venait ce qui est particulièrement important.

"I have redoubled their efforts to achieve my goals"

Les concours de beauté sont souvent critiqués par rapport à l'image de la femme qu'ils véhiculent. Qu'en pensez-vous ?Pourquoi critiquer un concours qui met en valeur l’émancipation des femmes, et l’élégance? En l’occurrence pour le concours Miss France, ce sont 29 jeunes femmes qui représentent avec brio les régions de France. C’est une opportunité qui n’est pas donnée à tous de pouvoir s’exprimer en public devant des millions de personnes, de porter un message, et de représenter les valeurs de chaque région, de notre pays dans toute sa diversité. Je pense que le concours Miss France véhicule l’image d’une femme belle par le physique, certes, mais également par l’esprit. Je ne connais aucune jeune femme ayant fait un concours de beauté dire que cela lui a gâché la vie, au contraire. D’un point de vue plus personnel, cela ouvre des opportunités professionnelles aux jeunes femmes. Qu'elles soient élues jusqu'au bout ou non, les anciennes Miss ont toutes un CV bien rempli.

Qu'est-ce qui vous différencie des autres candidates ? Quel est votre point fort ?J’ai grandi dans ce petit bout de France qui a une histoire qui mêle toutes les populations du monde et où toutes les communautés aussi diverses soient-elles vivent en harmonie. Je suis cette Réunionnaise et Française pour qui le civisme et le vivre-ensemble sont naturels. Ainsi, je suis empathique, sociable et sais m’adapter à diverses situations. J’ai également une motivation et une détermination sans faille. Je donne toujours le meilleur de moi-même pour atteindre mes objectifs et la couronne de Miss France en fait partie.

Quels sont vos défauts ?La gestion des émotions. Quelles soient positives ou négatives il m’est parfois difficile de trouver un juste milieu, mais j’y travaille. Il y a également la gourmandise, je mange beaucoup trop !

Quelle cause en particulier souhaitez-vous défendre ?Je soutiens l’émancipation des femmes. C’est d’ailleurs pourquoi je me suis présentée en premier lieu à l’élection régionale. Comme je l’ai expliqué précédemment, je suis issue d’une famille très traditionnelle. Il y a certes beaucoup d’évolutions positives en ce sens mais qui se heurtent parfois aux mentalités, aux préjugés. Les concours de beauté sont un réel moteur d’épanouissement, d’affirmation et d’acceptation de soi et je peux en témoigner. Egalement, l’émancipation des femmes regroupe plusieurs sujets notamment le volet des violences conjugales sur lequel je travaille activement avec la police nationale de la Réunion et le ministère de l’Intérieur.

Pouvez-vous nous raconter un événement marquant de votre vie ?Pas plus loin que cette année. J’ai eu la chance de recevoir le deuxième prix de la Légion d’Honneur de l’Enseignement Supérieur, concours organisé par la Société des Membres de la Légion d’Honneur de la Réunion. J’ai obtenu mon master dans le secteur de la finance en étant major de promotion. C'était inattendu car je préparais en même temps l’élection de Miss Réunion. Pour autant, malgré la fatigue, j’ai redoublé d’efforts pour atteindre mes objectifs. J’étais déterminée à montrer à mes parents que c’était possible de tout concilier avec de la bonne volonté.

Quels sont vos modèles, les personnes qui vous inspirent ?En plus d’être une actrice pleine de talents, Emma Watson est engagée pour l’égalité hommes-les femmes, qui est un sujet qui me tient très à cœur. Elle a été nommée ambassadrice de bonne volonté à l’ONU en ce sens, et j’en suis pleine d’admiration. Michelle Obama, qui incarne la femme moderne, émancipée et affirmée. Une grande dame qui suscite l’admiration par son humilité, ses actions nobles en faveur de l’éducation ou encore de la lutte contre l’obésité. Et Simone de Beauvoir, cette icône de l’émancipation.

Êtes-vous un coeur à prendre ?Je suis prête à donner mon amour à tous les Français, voire au monde entier !

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