Tour de France. Alaphilippe a marché sur la lune Réservé aux abonnés

1re étape. Brest - Landerneau

Il va falloir faire de la place dans l’armoire du petit Nino, petit ange déjà habillé pour l’été. Après avoir reçu du président de la fédération une tenue de l’équipe de France de cyclisme à son gabarit, le fiston de Julian Alaphilippe et de sa compagne Marion Rousse, quinze jours à peine, va pouvoir rajouter un maillot jaune à la layette.

Un maillot grand format que son champion du monde de papa est allé chercher en solitaire au sommet de la Fosse-aux-Loups, résistant à la meute des cadors du peloton, au final d’une étape ponctuée par deux grosses chutes collectives et parachevée par un récital du leader de la Deceuninck-Quick-Step. Un patron emmené sur un grand plateau par ses coéquipiers jusqu’au pied d’une ultime difficulté plus spectaculaire encore que les promesses qu’elle avait engendrées.

Une démonstration de force

« C’est un truc de fou. C’était déjà spécial de partir quelques jours après la naissance de mon petit, mais c’est un sentiment incroyable de troquer le maillot de champion du monde pour le maillot jaune », réalisait à peine le vainqueur du jour, endossant pour la dix-huitième fois de sa carrière la tunique de leader du Tour de France. Au long d’une étape finistérienne où le ciel chargé aura su retenir ses larmes, Julian Alaphilippe n’aura finalement connu qu’une brève frayeur, quand il fut impliqué, sans dommage, dans la deuxième chute de la journée, à une dizaine de kilomètres de l’arrivée. Un aléa parfaitement géré par ses équipiers, qui ont repris avec autorité le manche de la course en entrant dans Landerneau.

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« On est rentré en restant calme et il fallait conclure le travail dans la dernière ascension. On avait décidé d’attaquer dès le pied pour éliminer les sprinteurs ». Un long relais de Kasper Asgreen pour lancer le train, une accélération de Dries Devenyns pour assurer une sélection définitive et la cité de la lune a vu un astre s’envoler seul à un peu plus de deux kilomètres de l’arrivée, avant de résister aux Pogacar, Roglic et consorts, incapables de suivre la roue et le rythme du Français. « Je suis parti, j’ai voulu jauger un peu mes adversaires, quand j’ai vu qu’il y avait un petit écart, je me suis dit : "Voilà, tout le monde est à bloc, continue…" »

Le début d’une nouvelle épopée ?

Course gagnée sur les pentes devenues moins sévères de la vieille route de Saint-Urbain, Julian Alaphilippe a pu profiter de quelques hectomètres d’un intense bonheur avant de le partager à distance, pouce à la bouche, avec sa famille, à cinquante mètres de l’arrivée. Un bonheur fait pour durer, si le champion du monde, nanti d’un bonus de huit secondes sur les principaux favoris auquel il faut ajouter les bonifications, passe avec les meilleurs le double obstacle de Mûr-de-Bretagne, ce dimanche.

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« Ce n’est pas mon arrivée préférée », prévenait d’office le leader du général. Mais après son épopée de 2019 et ses quatorze jours en jaune, sa prise de pouvoir l’an passé à Nice, stoppée nette par une pénalité récoltée pour un bidon réceptionné en zone prohibée sur les routes ardéchoises, difficile de prédire quand le nouveau flirt entre Julian Alaphilippe et le Tour va s’arrêter. Parce que rien ne paraît devoir résister à celui que la paternité et le retour du public sur les routes semblent transcender.

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