JO de Tokyo : au Japon, une pétition remise aux autorités pour demander l’annulation de la compétition

Alors que l’épidémie de Covid-19 ne cesse de s’aggraver au Japon, où les autorités viennent d’étendre l’état d’urgence déjà en place sur une partie du pays, des militants opposés aux Jeux olympiques (JO) ont soumis, vendredi 14 mai, une pétition demandant l’annulation des JO de Tokyo.JO de Tokyo : au Japon, une pétition remise aux autorités pour demander l’annulation de la compétition JO de Tokyo : au Japon, une pétition remise aux autorités pour demander l’annulation de la compétition

Plus de 353 000 personnes ont signé une pétition en ligne intitulée « Annulez les Jeux olympiques de Tokyo pour protéger nos vies », lancée au début de mai par Kenji Utsunomiya, avocat et ancien candidat au poste de gouverneur de Tokyo. La vitesse particulièrement rapide avec laquelle les signatures ont été collectées sur la plate-forme Change.org au Japon « reflète l’opinion du public », des sondages effectués depuis l’année dernière montrant que 60 % à 70 % de la population est opposée à la tenue des Jeux cet été, a-t-il déclaré à la presse.

Lire aussi Pour le Comité olympique, rien ne peut empêcher la tenue des JO cet été à Tokyo

« Cette fois, la question est de savoir à quoi nous donnons la priorité : la vie ou une cérémonie et un événement appelés Jeux olympiques », a dit M. Utsunomiya. Avec la pétition, il a demandé à la gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike, d’exhorter le Comité international olympique (CIO) à annuler les Jeux.

« Le CIO a le droit de prendre la décision d’annuler ou non les Jeux, mais Tokyo, en tant que ville hôte, devrait demander instamment au CIO d’annuler les Jeux. »

Risques « infimes »

Ces militants ont envoyé leur pétition par courriel au CIO et au Comité international paralympique (CIP) et adresseront ensuite des courriers postaux aux organismes internationaux, tout en prévoyant de soumettre le même texte au gouvernement japonais et au comité d’organisation des Jeux de Tokyo.

JO de Tokyo : au Japon, une pétition remise aux autorités pour demander l’annulation de la compétition

Andrew Parsons, le président du CIP, reconnaît que la tenue des Jeux de Tokyo peut générer de la « colère » parmi la population japonaise en raison de la pandémie, mais a qualifié d’« infimes » les risques de propagation du virus par les sportifs.

Dans un entretien à l’Agence France-Presse, M. Parsons a assuré qu’il n’y aurait aucun relâchement des mesures sanitaires, qui, selon lui, permettront de préserver la sécurité des sportifs et du public japonais. Il s’est exprimé jeudi soir, à un peu plus de cent jours de l’ouverture des Jeux paralympiques, qui doivent de tenir du 24 août au 5 septembre, et à dix semaines de l’ouverture des Jeux olympiques, le 23 juillet.

Soutien de grands sportifs japonais

Ces déclarations surviennent alors que le Japon vient d’étendre, vendredi 14 mai, l’état d’urgence lié au Covid-19, actuellement en place dans six départements dont celui de Tokyo, à trois autres départements, selon des sources gouvernementales.

Le nombre de cas de Covid-19 continue en effet d’augmenter dans le pays, tandis que la campagne de vaccination ne progresse que très lentement. Instauré pour la troisième fois dans le pays en un peu plus d’un an, l’état d’urgence prévoit des restrictions moins sévères que les stricts confinements mis en œuvre ailleurs dans le monde.

Il consiste surtout à restreindre l’activité de certains commerces, imposant notamment la fermeture temporaire des bars et des restaurants servant de l’alcool, sous peine d’amende. Certains grands magasins et cinémas ont aussi été fermés. Un autre éventail de mesures, d’un niveau inférieur à l’état d’urgence, sera par ailleurs étendu, concernant dix autres départements sur les quarante-sept que compte le pays.

Lire aussi Article réservé à nos abonnésCovid-19 : les variants, sujet d’inquiétude croissante au Japon

Ces derniers jours, plusieurs sportifs japonais de haut rang, dont le golfeur Hideki Matsuyama et la joueuse de tennis Naomi Osaka, ont exprimé des réserves sur la viabilité des JO en pleine épidémie. Sans que cela soit une condition obligatoire pour participer, de nombreux sportifs du monde entier se font vacciner pour les JO et M. Parsons prévoit que cela sera également le cas pour au moins 60 % des paralympiens.

Le Japon a été relativement épargné dans l’ensemble par la pandémie, avec un peu plus de 11 000 morts officiellement recensés depuis le début de l’année 2020, mais les experts médicaux préviennent que le système hospitalier est sous forte pression.

Lire aussi Article réservé à nos abonnésJeux olympiques : comment les athlètes se préparent à la chaleur de Tokyo

Le Monde avec AFP

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner
Déjà abonné ? Se connecter

Contribuer