Testé à Liévin. Avec "Stade vers l'emploi", des journées de recrutement par le sport

Par Amandine VachezPublié le
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C’est une centaine de personnes habillées en tenue de sport qui se sont retrouvées, le matin du vendredi 22 octobre 2021 au stade couvert de Liévin (Pas-de-Calais) pour une session de recrutement pas comme les autres… Un job-dating par le sport, proposé par Pole emploi. Immersion au cœur du dispositif « stade vers l’emploi ».Testé à Liévin. Avec Testé à Liévin. Avec

En mode incognito

Dès le matin, 9 h 15, les conseillers Pole emploi, en chasubles blancs et baskets, sont sur le pont pour accueillir les arrivants : chaque participant se voit intégré à une équipe. A l’étage, un buffet avec de quoi prendre le petit déjeuner et des dossards nous attendent.

Dès le début de la matinée, chacun sait qu’il y a, au sein des 10 équipes d’environ 10 personnes : 4 journalistes, des chercheurs d’emploi et quelques chefs d’entreprise (un ou deux par équipe). L’anonymat ne sera levé qu’après le déjeuner.

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On apprend à se connaitre autrement

Autour du café, les gens des mêmes équipes échangent, apprennent à se connaitre. Dans la nôtre, Patricia et Laëticia animent la discussion. Reynald et Grégory participent ça et là à la conversation. D’autres sont plus timides, comme Nora.

Entre deux cris de guerre des équipes voisines, le conseiller Pole emploi qui nous accompagne – Nicolas – pose des questions pour sonder le groupe : « Vous ne pourriez pas vivre sans quoi ? », les enfants, la musique, la mer… « Si vous pouviez aller n’importe où dans le monde, sans contrainte financière, où est-ce que ça serait ? », aux Etats-Unis pour voir « ce monde où tout est plus grand », aux Seychelles, ou encore dans le sud-ouest de la France… L’exercice d’apprendre à se connaitre sans parler de ce qu’on fait dans la vie se poursuit.

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Après l’échauffement, réalisé dans la joie et la bonne humeur, vient le temps des épreuves. Les installations dans le stade interpellent : « On ne va pas faire du saut à la perche, quand même » ; « on va devoir courir longtemps ? », s’inquiètent certains. Mais ça sera « très tranquille », assurent les encadrants.

Avec le club d’athlétisme

Les membres du club d’athlétisme de Liévin animent cette matinée. Ils accueillent chaque groupe et leur expliquent les règles, encadrent chaque épreuve. Un quiz mettra à l’épreuve le travail d’équipe, un saut en longueur révélera le côté compétiteur de tel ou tel participant, un jeu de balle et une session de course à pied mettront en avant la cohésion d’équipe. On verra qui s’affiche en leader, qui encourage, qui suit…

Après un dernier jeu d’agilité, les équipes débriefent avant d’aller déjeuner. « Je m’attendais à plus de challenge », nous confie Patricia. Laëticia aussi : « Finalement, ce n’était pas si difficile. »

Ensemble, on s’entraide, on s’encourage, on rit. On crée des liens, tout simplement. Après le repas pris ensemble, le voile est levé et les échanges plus officiels entre chercheurs d’emploi et représentants des entreprises peuvent commencer. Toujours en tenue de sport, dans une ambiance conviviale.

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Le savoir-être avant tout

Pour Grégory Castel, dans notre équipe, cette expérience a été très enrichissante. Nous ne l’aurons pas deviné, mais il fait partie des recruteurs. Chargé des ressources humaines pour L’Abeille rush (entreprise de livraison), il apprécie cette façon peu conventionnelle de trouver des collaborateurs.

« Ce n’est pas la première fois que je participe à des sessions de recrutements comme celle-là. J’aime ce qui sort des sentiers battus. Chez nous, le savoir-être est le plus important. Nous cherchons à mettre l’humain au cœur de notre politique de recrutement », argumente-t-il. Il a, dès les premières épreuves, repéré des profils.

Steve, qui a participé à une session organisée à Douai en septembre, y a trouvé un travail. « J’étais dans la coiffure. Je voulais faire autre chose, mais je n’avais pas pensé à devenir commercial. Ce qu’on m’a proposé m’a plu et aujourd’hui j’aime beaucoup ce que je fais ! »

Un dispositif efficace

Comme ont pu en témoigner plusieurs recruteurs le jour J, cette méthode porte ses fruits. « Il en ressort de très bon chiffres, du concret ! », insiste Philippe Lamblin, délégué aux emplois par la préfecture des Hauts-de-France, qui affiche son soutien à la démarche. « Casser les codes, ça fonctionne ! C’est l’avenir ! »

Selon les résultats de Pole emploi, sur un échantillon de 12 opérations menées dans la région depuis 2019 : sur les 1001 demandeurs d’emploi, 32,3 % ont trouvé un emploi dans un délai d’un mois après l’événement, 58,1 % dans les 6 mois et 71 % dans l’année.

Des données encourageantes selon Pole emploi, qui a su au fil des expériences trouver un équilibre. « Nous limitons le nombre de participants à une petite centaine, avec des groupes de 10 personnes maximum. Il a fallu du temps pour mettre les choses en place, se roder. On cherche sans cesse à s’améliorer », commente Frédéric Danel, directeur régional de Pole emploi.

A Liévin, c’était la 3e session. Le dispositif va notamment se déployer autour de la culture, avec le Louvre-Lens. « Nous essayons de développer d’autres portes d’entrées, pour attirer des profils différents », explique Frédéric Danel, qui croit beaucoup en cette nouvelle façon de faire se rencontrer chercheurs d’emplois et entreprises.

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