Elle a créé un e-shop de vêtements adaptés aux femmes atteintes d'endométriose

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L'enfer de Coline Le Boulaire a commencé dès ses premières règles. "De grosses douleurs, on a même cru que c'était l'appendicite". Dès lors, sa vie d'ado sera rythmée par les absences scolaires et les allers-retours aux urgences. "Les douleurs étaient tellement intenses et personne n'arrivait à expliquer ce que c'était." Pour trouver des réponses, elle commence à enquêter seule. Et découvre des informations sur l'endométriose, qui lui mettent la puce à l'oreille. Mais les différents médecins qu'elle consulte l'affirment : il est impossible qu'elle soit atteinte à 17-18 ans. "Sauf que mes recherches précisaient bien que ce n'était pas l'âge qui comptait, mais le fait d'être réglée".

C'est finalement un gynéco aux urgences qui parviendra à mettre un mot sur ses maux au terme de dix ans d'errance médicale : oui, elle est bel et bien atteinte d'endométriose. "Il a fallu faire une coelioscopie pour poser le diagnostic car cela ne se voyait ni sur les IRM ni sur les échographies."

Elle a créé un e-shop de vêtements adaptés aux femmes atteintes d'endométriose

Au fil des années, Coline Le Boulaire a appris à côtoyer cet ennemi intime et tente de l'apprivoiser, non sans appréhension. Car elle le sait : chaque mois, elle va se retrouver clouée par la douleur pendant huit jours. Trois jours très intenses "où je ne sors pas de chez moi", puis des symptômes qui vont decrescendo. Sans compter ces pointes qui lui tordent le ventre pendant l'ovulation. "J'ai aussi une atteinte au niveau urinaire. Ma vie est chamboulée au quotidien."

Pour l'aider à traverser ces cycles éprouvants tant physiquement que moralement, elle s'en remet à sa fidèle bouillotte ("La base des bases") ou à son chat qui vient se poser "là". Après avoir ingurgité pendant des années des quantités astronomiques de médicaments pour se soulager, Coline a décidé de se tourner vers des alternatives plus naturelles comme l'acuponcture, le yoga, la sophrologie. "Mais c'est très personnel", précise la jeune femme de 28 ans. "Il faut trouver ce qui nous convient".

Cette maladie chronique, qui touche une femme sur dix, s'est immiscée à travers toutes les strates de sa vie : intime, sociale ("Les amies peuvent en avoir marre qu'on annule au dernier moment") et bien sûr professionnelle. "Il y a l'absentéisme, le moral qui flanche, des tensions au travail et le stress qui augmente les symptômes". Son rêve ? Que l'accès au télétravail pour les femmes atteintes d'endométriose soit démocratisé. "Même cinq jours par mois, ce serait formidable", soupire-t-elle. "Si on faisait les calculs des nombreuses femmes en arrêt à cause de leur endo... Cela nous permettrait d'être sereines dans notre travail et de ne pas créer de frustrations auprès de l'employeur qui se dirait : 'Tiens, elle est encore absente'".