Le président de la République a fait appel à la presse étrangère pour s’exprimer sur la situation politique actuelle à Madagascar, en donnant une interview exclusive au magazine Paris Match.
Ainsi, Hery Rajaonarimampianina est revenu sur la conjoncture malgache et les évènements qui secouent le pays depuis un mois. Questionné sur la demande de déchéance déposée par les députés de l’opposition à la Haute Cour Constitutionnelle (HCC), le président resterait confiant par rapport à la responsabilité de la HCC : « Je suis confiant par rapport au mémoire en défense que j’ai présenté. Sur le plan purement juridique, il ne devrait y avoir rien à craindre car les motifs sont infondés », déclare-t-il. Le principal motif en question étant celui de ne pas avoir mis en place la Haute Cour de Justice (HCJ), alors qu’il aurait dû le faire douze mois après son investiture selon la Constitution de la IVème République.
Mais le régime s’est hâté du coup de créer la Haute Cour de Justice depuis que la HCC avait demandé le mémoire en défense du président de la République. Selon de nombreux juristes, l’acte ou l’infraction avait déjà été consommé avant le dépôt de la plainte par les députés. Le jugement de la HCC ne devrait donc pas en principe tenir compte d’action a posteriori pour justifier l’inexistence de la violation de la Constitution. Le jugement de la HCC ne seraitpourtant pas uniquement juridique mais certainement un jugement juridico-politique.
« Demandez-leur »
« Demandez-leur ! Si ces lois étaient réellement la source de réaction, dès que les lois ont été promulguées cela aurait dû arrêter les manifestations. Peut-on tirer des conclusions que ce n’étaient que des excuses fallacieuses ? Oui pourquoi pas ? Lorsque ces députés frondeurs arrivent sur la scène devant le public, ils ne parlent aujourd’hui plus des lois », déclare à nouveau Hery Rajaonarimampianina, interrogé sur la raison de la suite des manifestations sur le Parvis de l’hôtel de ville.Ainsi, la réfutation des lois électorales ne seraient que prétexte pour renverser le régime en place, estime le président de la république dans cet interview.
Des accords politiques seraient aussi sur le point d’être établi dévoile-t-il : « Elles (discussions) ont commencé et se poursuivent notamment avec les deux grands leaders de l’opposition ; il existe des moutures d’accords échangées ici et là. Chacun de son côté est entrain d’y réfléchir» s’explique-t-il. Pourtant, du coté de l’opposition, les députés du collectif pour le changement ont fait savoir que les discussions avaient été suspendues. Aussi, les chefs de file à savoir Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana continueraient-ils à chercher le compromis avec le régime ? « Demandez-leur ».