Coup de tonnerre sur le ring : le champion du monde WBA, WBO et IBF des poids lourds, Anthony Joshua, a été nettement battu chez lui, à Londres, par l’Ukrainien Oleksandr Usyk, samedi 25 septembre.
Monté en 2019 des lourds-légers où il était champion du monde unifié, Usyk a fait parler sa technique et sa vivacité supérieure face à un Joshua qui n’a jamais trouvé vraiment son rythme. Le Britannique, qui concède sa deuxième défaite en vingt-six combats, a été battu aux points et à l’unanimité des juges (117-112, 116-112, 115-113).
« Le combat s’est passé exactement comme je le pensais. Parfois, il m’a bousculé, mais jamais trop fort », a assuré Usyk, toujours invaincu en dix-neuf combats, après le match au micro de Sky Sport. « Mon but n’était pas de le mettre K.-O. Au début je tapais fort pour essayer de le mettre K.-O., mais mon entraîneur m’a demandé d’arrêter et simplement de faire mon boulot », a-t-il ajouté.
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A cause de cette défaite, Joshua et tout le monde de la boxe voient s’éloigner la perspective d’un combat d’unification 100 % britannique contre Tyson Fury, le champion WBC, qui doit affronter Deontay Wilder à Las Vegas le 9 octobre.
Joshua dispose d’une clause pour un deuxième combat contre Usyk pour essayer de récupérer ses ceintures, comme il l’avait fait en décembre 2019, après la première défaite de sa carrière pro, contre Andy Ruiz Jr. en juin 2019.
Avant de se projeter vers une revanche ou un autre défi, Joshua devra digérer ce rendez-vous raté. Matchroom, le promoteur des deux boxeurs, avait fait les choses en grand, ne lésinant pas sur les feux d’artifice et autres effets pyrotechniques autour de l’entrée de Joshua.
Très détendu, il s’était dandiné et avait chantonné l’hymne commandé par l’un de ses principaux sponsors, encourageant de mouvements de bras les quelque soixante mille spectateurs présents dans le Tottenham Hotspur Stadium à faire encore plus de bruit. Avant lui, le champion ukrainien avait fait son entrée sous les huées dans une tenue évoquant une combinaison de cosmonaute, avec une visière réfléchissante.
Autour du ring se trouvait une profusion de sportifs et de personnalités, comme le quadruple champion olympique d’athlétisme Mo Farah, l’international anglais de football Declan Rice ou des acteurs comme Idris Elba.
Face à un adversaire évoluant en « fausse patte » — un gaucher avec le poing droit en avant —, plus petit de sept centimètres et avec une allonge plus courte de dix centimètres, le champion s’est d’abord montré plutôt prudent.
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Pendant les deux premiers rounds, il a surtout cherché la bonne distance avec des jabs du gauche. Mais au troisième, c’est Usyk qui a été le premier à chercher à appuyer ses coups en profitant de sa plus grande vivacité de déplacement et de bras qui lui ont valu le surnom de « chat », touchant Joshua au visage d’un crochet du gauche à quinze secondes de la cloche.
Il a fallu attendre le 5e round pour sentir le Britannique rentrer dans son combat et devenir plus actif en cherchant à varier ses frappes et travailler aussi au corps. L’Ukrainien, qui n’en était qu’à son troisième combat en lourds, après avoir dominé la catégorie des lourds-légers, a commencé à tâter de plus en plus de la droite de Joshua, perdant les 5e et 6e rounds.
Il s’est rebellé dans le 7e round, faisant reculer sur ses appuis Joshua après un large crochet du gauche à quarante secondes de la fin de la reprise. A la 10e reprise, les deux boxeurs étaient marqués, l’œil droit de Joshua se fermant alors que du sang coulait d’une coupure au-dessus du même œil chez son adversaire.
On sentait que cela pouvait encore basculer des deux côtés, mais Usyk, plus frais, plus actif et plus précis, a accéléré et largement remporté les deux dernières reprises, plongeant le stade dans la stupéfaction.
Une habitude chez l’Ukrainien qui s’est fait une spécialité d’aller battre ses adversaires chez eux, que ce soit en Allemagne, en Pologne, en Russie, aux Etats-Unis ou à Londres, comme lors de sa dernière victoire, par décision unanime, contre Dereck Chisora.
Le Monde avec AFP
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