Ambatovy appelle au secours auprès du président

Dans un communiqué diffusé ce 18 février, Ambatovy avoue que ses comptes bancaires sont bloqués suite à des décisions de justice en sa défaveur. Dans une affaire qui l’oppose à une ancienne employée d’Ambatovy, la compagnie a toujours perdu et doit payer immédiatement 88 millions Ar à cette ancienne cadre de la société qui a porté plainte pour licenciement injustifié. Ambatovy a fait appel et se dit prêt à déposer une action à la Cour de cassation, à aller jusqu’ à l’arbitrage international si nécessaire. Pour l’instant et sachant un contexte plus que morose du marché mondial des matières premières, Ambatovy est toujours en difficultés. De plus sa cargaison de nickel qui doit être exportée est bloquée au port de Toamasina depuis plusieurs jours. De même, ses cargaisons de matières premières et de pièces détachées ne sont plus acceptées par les compagnies maritimes. Tout ceci en raison de la mise en place de l’Advance Cargo Declaration (ACD), la nouvelle taxe instituée par un arrêté le ministère des Transports et une circulaire de l’Agence portuaire maritime et fluviale (APMF). Ambatovy estime que l’ACD ne devrait pas s’appliquer à Ambatovy, selon les dispositions de la Loi sur les grands investissements miniers ou LGIM. Ambatovy demande à rencontrer le président de la République.

Ambatovy déclare qu’elle ne peut pas faire l’objet de dispositions légales ou réglementaires postérieures au Décret d’éligibilité de 2007 et qui auraient pour effet d’augmenter les charges fiscales ou douanières. Malgré cela, les compagnies maritimes n’acceptent plus les cargaisons d’Ambatovy à moins que la compagnie ne se conforme aux exigences de l’ACD, en affirmant recevoir des ordres contradictoires de l’APMF et des autorités supérieures.

Ambatovy appelle au secours auprès du président

En Décembre 2015, le ministre des Mines et du Pétrole a confirmé par écrit aux compagnies maritimes qu’elles ne devraient pas appliquer les dispositions de l’ACD à Ambatovy selon la LGIM. Ambatovy note que la stabilité fiscale et juridique inscrite dans la loi a été un facteur décisif quand les actionnaires d’Ambatovy ont décidé d’investir à Madagascar, un investissement totalisant maintenant plus de 8 milliards de dollars. Ambatovy dépend en grande partie de l’importation et de l’exportation de marchandises et de matières premières afin d’exercer son activité, l’application de l’ACD à Ambatovy représentera des coûts supplémentaires et inattendus de plusieurs dizaines millions de dollars sur la durée du projet. De plus, le blocage des containers au Port signifie qu’Ambatovy n’a plus aucun revenu et sa trésorerie, déjà très faible et affectée par le prix du nickel le plus bas dans l’histoire, est de plus en plus critique. Ambatovy peut seulement survivre pendant environ une semaine dans les circonstances actuelles.