VIDEO. À Rennes, Nicolas redonne vie aux vieux magnétoscopes et les offre sur Facebook

Par Timothée L'Angevin Publié le Actu Rennes Voir mon actu

Des camescopes, des vielles consoles à manettes filaires, des télévisions à tubes cathodiques et des chaînes hifi à cassettes. Chez Nicolas Maumy, on fait un bond de 30 à 40 ans en arrière. Ce jeune Rennais de 28 ans répare tout. Mais essentiellement ces appareils qui rythmaient notre quotidien dans les années 80, 90 et début 2000, avant l’ère du tout-numérique.

Dans son appartement, il en amasse des dizaines et des dizaines, bien rangés dans des placards, empilés les uns sur les autres derrière un vieux flipper, et là où il reste de la place. « Mais tout n’est pas ici, explique-t-il. Dans un garage, j’ai plus de cent ordinateurs ! »

Depuis quelques temps, il voue une adoration pour les magnétoscopes. « Je les récupère sur internet, dans les vide-greniers, et je passe des heures à les réparer. »

Une fois remis à neuf, il les offre via des groupes sur Facebook et essaye de les échanger contre des appareils en panne. Une économie circulaire qui fait des heureux parmi les nombreux particuliers qui cherchent à numériser de vieilles cassettes VHS.

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Un tournevis dans les mains à deux ans

Depuis qu’il est tout petit, Nicolas plonge les mains dans les machines. « A deux ans, j’avais déjà un tournevis entre les doigts et je démontais mes jouets. Mes parents n’avaient pas beaucoup d’argent, alors il a fallu apprendre à se débrouiller avec ce que l’on avait. » Dans les pas de son père bricoleur, « un menuisier », Nicolas se met en tête de réparer l’irréparable. Tous les objets passent alors entre ses doigts.

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A tout juste 4 ans, il découvre le monde de l’informatique avec un vieil ordi qu’il désosse. Naît alors une véritable passion pour les circuits et les composants. « A vrai dire, je n’arrive même pas à savoir comment j’ai appris, reconnaît Nicolas. Dans mes souvenirs, je testais. Si ça ne marchait pas, je réessayais. »

« Les nouveaux objets ne sont pas faits pour être réparés »

A la fin des années 2000, l’accès à internet lui permet de trouver des réponses sur les centaines de forums qu’il consulte. Adolescent, plutôt timide et renfermé, il passe des heures dans sa chambre transformée en atelier.

Nicolas passe un bac électronique, puis un DUT systèmes et réseaux. Dans les années 2010, alors que les smartphones, toujours plus petits et performants, inondent le marché, il se fascine pour les vieux appareils.

Fibre écolo

Nicolas sait que ce marché est pris d’assaut par des centaines de réparateurs, qui en moins de 15 minutes changent les écrans et les batteries de nos smartphones dernière génération.

« Mais il n’en existe quasiment aucun pour les vieux objets. » Et le jeune Rennais, animé d’une conscience écologique, n’aime pas les jeter. Surtout quand ils sont victimes de toute petite panne, qu’il résout d’un simple changement de pièce et d’un coup de fer à souder.

Aucune défaillance ne lui fait peur. D’ailleurs, il n’achète que « que des trucs en panne », qu’il trouve sur Facebook, le Bon Coin et les vide-greniers.

Reliques

Le problème n’est pas tant la panne, mais plutôt le manque de pièces détachées. Surtout pour des objets vieux de 40 ans, dont les composants ne sont plus fabriqués depuis des années. Sur eBay, Nicolas parvient parfois à les dégotter. « Parfois, j’ai dû acheter le même produit 10 fois pour pouvoir en réparer un seul ! »

Mais le résultat est là. Dans son atelier, il fait revivre des reliques. C’est avec une pointe de nostalgie que l’on redécouvre le mécanisme ronronnant d’un magnétoscope et le grain typique de la VHS.

Il ne saurait dire combien d’objets sont passés dans ses mains expertes, « mais au moins plusieurs centaines : récemment, j’ai réparé 30 à 40 magnétoscopes et une vingtaine de caméscopes… »

Musée

Aujourd’hui administrateur systèmes et réseaux à Supélec (école supérieur d’électricité) sur le campus de Beaulieu, il aimerait vivre entièrement de sa passion. Il a d’ailleurs lancé une chaîne Youtube dans laquelle il explique pas à pas comment il répare ses objets.

Mais son rêve serait d’exposer tous ses appareils, « comme dans un musée ». Afin de faire en sorte qu’ils ne tombent pas dans l’oubli.

Si vous avez des appareils en panne, n’hésitez pas à contacter Nicolas Maumy sur Facebook.

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