États-Unis: Le juge trouve «inappropriée» une peine de prison pour un violeur

Publié

Bien qu’ayant plaidé coupable pour quatre agressions sexuelles, un jeune homme de 20 ans reste libre mais avec 8 ans de mise à l’épreuve.

par
Michel Pralong

Après l’annonce du verdict, l’une des victimes est allée vomir dans les toilettes. Cette semaine, un jeune homme de 20 ans du Comté de Niagara, dans l’État de New York, était jugé alors qu’il avait plaidé coupable de viol au troisième degré, de tentative d’abus sexuel et de deux autres délits. Il risquait jusqu’à 8 ans de prison ferme. Mais le juge l’a condamné à la place à 8 ans de liberté conditionnelle et à être inscrit sur la liste des délinquants sexuels.

«Je n’ai pas honte de dire que j’ai en fait prié pour savoir quelle serait la peine appropriée dans cette affaire parce qu’il y avait une grande douleur», a déclaré le juge en lisant la sentence. «Il y a eu un grand mal. Il y a eu plusieurs crimes commis. Il me semble qu’une peine qui implique une incarcération ou une incarcération partielle n’est pas appropriée», a-t-il pourtant conclu, écrit le «New York Times». Il n’a donné aucune autre explication sur les raisons pour lesquelles la peine n’incluait pas de peine de prison, mis à part que la peine de probation serait comme une «épée de Damoclès suspendue sur la tête du jeune homme».

Une maison de fêtes

L’accusé était jugé pour avoir violé dans la demeure de ses parents en 2018 une jeune fille de 16 ans. Cette dernière passait la nuit dans cette demeure réputée pour ses fêtes lorsque le garçon, également adolescent à l’époque, l’avait invitée dans sa chambre avant de se jeter sur elle. Il l’avait déshabillée en lui disant d’arrêter de faire le bébé et la malheureuse a raconté avoir concentré son esprit sur les feuilles d’une plante verte durant tout le temps de l’agression sexuelle.

États-Unis: Le juge trouve «inappropriée» une peine de prison pour un violeur

Le jeune homme, élève d’une prestigieuse école privée, comparaissait également pour avoir agressé trois autres jeunes filles, deux de 16 ans et une de 15 ans entre 2017 et 2018. Tous les faits se sont produits dans la demeure de ses parents. Lors de l’arrestation de leur fils, la mère avait été inculpée pour avoir fourni marijuana et alcools à des adolescentes lors de fêtes organisées dans la maison. Et le père et une amie avaient également été inculpés pour avoir servi de l’alcool à des mineurs. Ils ont tous plaidé non coupable.

Il enfreint l’interdiction de porno

Le jeune homme faisait face à des accusations plus graves mais, en 2019, il avait accepté de plaider coupable de viol et de tentative d’abus sexuel, ce qui avait permis, lors d’un jugement intermédiaire, de le condamner à 2 ans de probation. Avec la condition que, s’il respectait les termes de l’accord, il serait jugé comme jeune délinquant lors du jugement final, ce qui lui permettrait d’échapper à la prison ferme et à l’inscription sur la liste des délinquants sexuels. Mais le mois dernier, il a enfreint l’une des conditions qui lui interdisait de regarder de la pornographie, avouant en regarder constamment. Le juge a donc refusé de le traiter comme un jeune délinquant.

Pourtant, le magistrat n’a pas voulu de prison ferme. L’accusé a, durant le procès dit éprouver «énormément de remords», affirmant que «grâce au traitement et à la réflexion, j’en suis venu à ressentir une profonde honte et un profond regret pour mes actions. Aucune de vous ne méritait d’être dans cette situation» a-t-il dit à ses victimes.

Pace qu’il est blanc et aisé

Pour l’avocat de l’une d’elles, «justice n’a pas été rendue aujourd’hui. Le premier juge avait déclaré que si l’accusé devait s’écarter des normes strictes établies pendant la probation, il y aurait de graves conséquences. Il n’y en a pas eu. L’accusé est privilégié, il vient d’une famille aisée, il est blanc. Il est condamné comme un adulte, de manière appropriée. Mais pour un adulte, s’en tirer avec ces crimes sans faire de peine de prison est injuste».

Le jeune homme devra à nouveau comparaître devant le tribunal début décembre pour décider à quel degré il devra être classé sur la liste des délinquants sexuels.