"No Bra" : comment dire adieu à son soutif une bonne fois pour toute ?

S'affranchir de l'injonction du soutien-gorge ? C'est simple sur le papier, beaucoup moins en réalité. Pour aider les personnes possédant une poitrine à se mettre au "No Bra", Gala Avanzi, autrice de No Bra, ce que ma poitrine dit de moi, nous livre ses conseils.

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C'est une vidéo diffusée sur YouTube qui a décidé Gala Avanzi, autrice féministe et créatrice du média en ligne Sorcière ta mère, à se mettre au "No Bra". Ce mouvement, qui signifie littéralement "pas de soutien-gorge", a pris une ampleur toute particulière pendant les confinements. Cloitrées chez elles, les femmes ont pu laisser leurs soutifs au placard, se libérant ainsi des injonctions et de l'inconfort liés à ce bout de tissu qui prend la poitrine en otage.

Une révolution ? Pas loin. D'après une enquête de l'Ifop parue en juillet 2020, 18 % des Françaises de moins de 25 ans ont décidé de se mettre au "No Bra" après cette période d'isolement, contre seulement 4 % avant la pandémie. Gala Avanzi dissèque le phénomène dans les pages de son nouveau livre, No Bra, ce que ma poitrine dit de moi, sorti le 22 septembre aux éditions Flammarion.

"Ce qui me pose problème avec le soutien-gorge, c'est qu'il uniformise la poitrine, déplore-t-elle. Dans un soutif, toutes les poitrines se ressemblent, mais elles ne ressemblent plus vraiment à ce que sont des seins sans soutien-gorge. La poitrine est centrée, remontée, arrondie." Pourtant, des poitrines, il en existe des milliers. Des petites, des grosses, des tombantes, des refaites... Pour Gala Avanzi, se débarrasser de son soutien-gorge, c'est donc une manière de faire un pied de nez aux injonctions, et se réapproprier son corps.

Dire adieu à son soutif, étape par étape

Ne plus porter de soutien-gorge, dit comme ça, c'est un jeu d'enfants. Tu le dégrafes, tu le jettes, et on n'en parle plus. Mais ce serait oublier les regards désapprobateurs posés sur les femmes qui "osent" ne rien porter sous leurs vêtements. Car oui, les raccourcis sont légion. Un téton se devine sous une tenue ? Il y a forcément l'intention de séduire derrière.

On se rappelle du sort réservé à Anne-Claire Coudray, présentatrice du JT de TF1, dont on devinait les tétons sous une robe en similicuir. "Pas professionnelle", "tenue tendancieuse", "aguicheuse" : les commentaires nauséabonds, sur les réseaux sociaux comme dans la presse, avaient contraint la présentatrice à s'excuser publiquement (Gala Avanzi revient plus en détail sur l'événement dans son ouvrage).

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Dans ce contexte, difficile de lâcher prise et de se débarrasser de ce bout de tissu qu'on a si longtemps porté comme une seconde peau. Et c'est précisément là que Gala Avanzi entre en jeu ! Pour aider les femmes et personnes possédant une poitrine à se lancer dans le "No Bra", l'autrice a fait le déplacement dans notre studio, pour s'exprimer dans un tuto, face caméra (retrouvez la vidéo en tête d'article). Voici trois de ses conseils.

1) Y aller progressivement : "J'entends souvent des femmes dire qu'elles n'arrivent pas à se mettre au No Bra parce que ça fait mal, etc. Il faut donc y aller en douceur. Par exemple, commencer par retirer les baleines de ses soutiens-gorge. Ou alors mettre des brassières de sport. On peut aussi faire attention à son cycle menstruel parce que, pendant une certaine période du cycle, la poitrine peut être plus sensible."

2) Choisir des vêtements adaptés au No Bra : "Vous allez très vite vous rendre compte que les vêtements ne sont pas adaptés à la poitrine des femmes, mais au soutien-gorge. Certains avec des décolletés, peuvent quand vous vous penchez en avant, montrer votre poitrine. Certains vêtements sont très transparents... Donc voilà, ce qu'il faut savoir, c'est qu'il y a un moment où il va falloir un petit peu adapter sa garde-robe. Si effectivement, les vêtements étaient pensés par rapport à une femme sans soutien-gorge, je pense qu'on n'aurait pas du tout besoin d'y réfléchir."

3) Se moquer du regard des autres : "Je me suis rendue compte que le regard des autres, le jugement des autres, je ne pourrais absolument jamais l'éviter. Et du coup, ce que je voulais vous rappeler, c'est que vraiment, le problème ne vient absolument pas de vous. Le souci, s'il y en a un, il vient des autres. Si on vous fait une remarque désobligeante, si quelqu'un a un problème par rapport à vous. En fait, c'est son problème et pas le vôtre. Donc ne culpabilisez surtout pas."

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