Gala du Met 2021 : Le jour où le tapis rouge s’est (partiellement) engagé

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Bilie Eilish en Oscar de la Renta © Taylor Hill / Getty Images

Annulé en 2020 pour cause de pandémie, le Gala du Met se tenait exceptionnellement le second lundi de septembre cette année. L’occasion pour certains invités de se révéler particulièrement engagés.

Longtemps, le Met Ball a été l’événement à ne pas manquer. Le gala de charité (pensé pour lever des fonds en faveur du Metropolitan Museum of Art, dont le Costume Institute accueille chaque année la soirée de bienfaisance) qui a vu passer sur son red carpet la première naked dress (Cher par Bob Mackie en 1972), la première robe bondage de Versace (portée par Donatella Versace elle-même en 1992) et Rihanna s’imposer haut la main comme la cheffe de file du dresscode parfaitement maîtrisé avec (pour ne citer qu’elle) une cape impériale signée Guo Pei en 2015 était malgré tout en perte de vitesse ces dernières années. Mais c’était sans compter cette édition 2021. Annulée l’an dernier, pandémie de COVID-19 oblige, la soirée qui se tenait en mai depuis plusieurs décennies déjà a été déplacée à septembre. Première partie d’un diptyque consacré à la mode US, l’exposition « En Amérique : un lexique de la mode » qui s’ouvre cette semaine reviendra notamment sur l’histoire de la confection outre-Atlantique et a attiré une foule plutôt engagée. Pas étonnant lorsque l’on sait que le dresscode était «American Independence». Tour d’horizon des meilleurs looks de la soirée.

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Billie Eilish en Oscar de la Renta

© John Angelillo/UPI/ABACAPRESS.COM

Respectant le thème en optant pour un designer américain, la chanteuse et co-présidente de la soirée Billie Eilish a poussé l’engagement encore plus loin: végane convaincue, elle a accepté d’être habillée par la griffe à la condition que cette dernière s’engage à ne plus utiliser de fourrure dans ses prochaines collections. Une promesse pour laquelle elle a notamment remercié le duo de créateurs Fernando Garcia et Laura Kim sur son compte Instagram.

Naomi Osaka en Louis Vuitton

© Anthony Behar/SPUS/ABACAPRESS.COM

Également co-présidente de l’événement, la joueuse de tennis a choisi une tenue signée Louis Vuitton, dont l’imprimé, dérivé d’une peinture de sa sœur Mari, est un hommage à leur héritage haïtien et japonais.

Amanda Gorman en Vera Wang

© John Angelillo/UPI/ABACAPRESS.COM

Gala du Met 2021 : Le jour où le tapis rouge s’est (partiellement) engagé

Pour sa première participation au Gala du Met, la poétesse (et co-présidente de l’événement elle aussi) a fait appel à Vera Wang pour imaginer une robe drapée rappelant la toge de la Statue de la Liberté. Signée Edie Parker, sa pochette en forme de livre reprend quant à elle le vers «Give us your tired» tiré du poème Le Nouveau Colosse d’Emma Lazarus, inscrit sur le socle du monument. «La Statue de la Liberté tient un livre que je trouve très à-propos. Sur son socle est gravé un poème dont l’un des vers est «Give us your tired». Je voulais le mettre en lumière ce soir. Je voulais que l’énergie et l’esprit de cette tenue évoquent une Amérique qui accueille le monde», a-t-elle expliqué sur le compte Instagram de la marque.

Precious Lee en Area

© John Shearer / Getty Images

Arborant une robe rehaussée de tresses confectionnées en cristaux Swarovski (l’ornement de prédilection de la marque américaine) inspirées des cornrows, le top rendait hommage à «l’influence de la culture noire sur la mode et en particulier la mode américaine», comme le soulignait Piotrek Panszczyk, l’un des deux créateurs de la griffe.

Alexandria Ocasio-Cortez en Brother Vellies

© John Shearer / Getty Images

Le message? Fort et clair: «Tax the rich», inscrit en lettres capitales sur la ligne de sa robe.

Megan Rapinoe en Sergio Hudson

© Anthony Behar/SPUS/ABACAPRESS.COM

Non contente d’arborer un costume rouge par-dessus une chemise bleue ornée d’étoiles blanches, la footballeuse avait également opté pour une pochette signée elle aussi Edie Parker estampillée de la mention «In Gay We Trust».

Cara Delevingne en Dior

© Taylor Hill / Getty Images

Réputée pour son engagement féministe sous la houlette de Maria Grazia Chiuri, la maison Dior était le choix de Cara Delevingne, également connue pour exprimer ses idées haut et fort. Sur son bustier, trois mots: «Peg the patriarchy».

Grimes en Iris van Herpen

© Jeff Kravitz / Getty Images

Masquée, épée à la main et présentant une robe ornée d’inserts en silicone liquide, la chanteuse Grimes a choisi de rendre hommage à la sororité fictive des Bene Gesserit. Mais allant plus loin, la créatrice hollandaise Iris van Herpen a quant à elle fait savoir que la tenue serait proposée aux enchères par Sotheby’s en novembre prochain et que les bénéfices des ventes iraient à deux associations de préservation de la forêt amazonienne.

Carolyn Maloney

© Anthony Behar/SPUS/ABACAPRESS.COM

La membre du Congrès américain a elle aussi fait ses premiers pas sur le tapis rouge du Met Ball, vêtue d’une robe portant littéralement des messages féministes en faveur de l’adoption du ERA, à savoir le Equal Rights Amendment, qui garantirait l’égalité des droits entre hommes et femmes. «Les droits des femmes sont en danger dans tout le pays. J’ai souvent utilisé la mode comme un agent de changement. Alors que le Costume Institute du Met rouvre ses portes avec une exposition célébrant les designers américains, j’en appelle à la certification du ERA pour que les femmes puissent une fois pour toutes accéder à l’égalité», a-t-elle déclaré sur son compte Instagram.

Debbie Harry en Zac Posen

© John Angelillo/UPI/ABACAPRESS.COM

Célèbre pour ses robes inspirées de l’âge d’or du glamour hollywoodien, Zac Posen a cette année exploré de nouveaux territoires en habillant Debbie Harry. Composée d’une longue jupe rayée rouge et blanche et d’un corsage en denim, la tenue de la chanteuse représentait d’après le créateur «la structure du pays, la chute du pays et la reconstruction du pays», comme le rapporte le «Washington Post».

Dan Levy en Loewe

© Anthony Behar/SPUS/ABACAPRESS.COM

Pour cette édition du Gala du Met, Jonathan Anderson a imaginé pour Loewe et l’acteur Dan Levy une tenue sur-mesure, célébrant le travail de l’artiste et activiste LGBTQ+ David Wojnarowicz, disparu en 1992. «Les top et pantalon Loewe présentent l’image de deux hommes en train de s’embrasser, tirée d’une œuvre datant de 1984 détournant les cartoons homophobes afin de célébrer l’amour. Des photos de David Wojnarowicz et ses amis entourent le couple sur fond de cartes du monde représentant les frontières arbitraires et les divisions auxquelles la communauté queer a dû faire face», a notamment expliqué le créateur britannique sur son compte Instagram. «Ce soir nous célébrons la résilience, l’amour et la joie de la communauté tout en honorant une voix américaine cruciale qui nous a été enlevée trop tôt» a quant à lui fait savoir l’acteur.