Luca de Meo veut « soigner le cœur de Renault »

Comme un symbole, le rendez-vous était fixé au Technocentre Renault à Guyancourt (Yvelines), dans cette ruche géante d’ingénieurs, ce dédale de salles que Luca de Meo veut rapetisser, réorganiser, remuscler. Le directeur général du groupe au losange y a reçu Le Monde, alors que la direction venait d’informer, jeudi 16 septembre, les syndicats représentatifs de l’entreprise (CFE-CGC, CGT, CFDT, FO) de son intention d’ouvrir des négociations en vue de conclure un accord social triennal (2022-2024) sur l’organisation industrielle et de recherche et développement de Renault en France.

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La base des discussions, censées aboutir avant la fin de 2021, propose d’un côté la localisation de neuf véhicules dans les usines françaises permettant 2 500 recrutements, la production à Cléon (Seine-Maritime) du futur moteur électrique de 100 kilowatts et toute sa chaîne de valeur. Dans le détail, les véhicules produits dans l’Hexagone seront la Mégane électrique et sa future version SUV, la R5 électrique, le nouveau Kangoo électrique et une cinquième voiture pour le pôle Electricity de Douai et Maubeuge (Nord) ; une nouvelle Alpine à Dieppe (Seine-Maritime) ; l’utilitaire Trafic électrique à Sandouville (Seine-Maritime) ; le remplaçant du gros fourgon Master ainsi qu’un autre véhicule pour un partenaire à Batilly (Meurthe-et-Moselle).

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Sur l’autre plateau de la balance, le plan prévoit 1 600 départs à l’ingénierie dans des compétences liées aux moteurs thermiques, ainsi que 400 autres dans les fonctions support et, comme dans toute négociation de ce type, une remise à plat des conditions salariales et de l’organisation du travail. Autrement dit, la réorganisation se traduirait par la création nette de 500 postes. Bien loin de compenser les 4 600 départs qui avaient été programmés lors du plan d’économies de mai 2020 et qui sont en train d’être soldés.

« Mauvais choix »

Luca de Meo veut « soigner le cœur de Renault »

« Nous voulons implanter durablement en France toutes les activités à haute valeur ajoutée, déclare Luca de Meo. C’est une vraie perspective nouvelle après une période compliquée. Il a fallu redimensionner l’entreprise à la hauteur de sa réalité économique. Il faut le dire : on est tombés à une production d’environ 500 000 voitures par an en France parce que de mauvaises décisions ont été prises en 2012-2013 avec les actuels Espace, Talisman, Scénic. Ce sont des voitures qui n’ont pas marché. Cela peut arriver. Ce niveau de production, ce n’est pas par volonté de se désengager – on avait quand même investi un milliard d’euros à Douai –, mais c’est le résultat de mauvais choix. »

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